"L’Inconnu de la Grande Arche", de Stéphane Demoustier
Stéphane Demoustier signe un film à la fois satirique et mélancolique sur la naissance de la Grande Arche. Un film qui raconte les coulisses passionnantes de la construction de ce monument.

Celles et ceux qui, comme moi, avaient lu le passionnant livre de Laurence Cossé, étaient sans doute très curieux de découvrir l’adaptation qu’en a faite Stéphane Demoustier (Borgo) dans son film L’Inconnu de la Grande Arche.
Il faut dire que le pari n’était pas forcément gagné d’avance, tant l’histoire de cette construction et celle de son concepteur, Otto von Spreckelsen, n’avaient rien de très romanesque à la base… et pourtant.
C’est donc toute l’histoire de ce cube gigantesque pour lequel des hommes ont passé des années à l’imaginer et à le construire que raconte le film. On y retrouve les principaux protagonistes de l’époque, des personnalités fortes qui ont dû composer les unes avec les autres pour mener à bien le projet. Parmi celles-ci, François Mitterrand, incarné avec une touche de second degré et d’ironie par Michel Fau, qui montre un homme fasciné par le projet pharaonique d’Otto von Spreckelsen, Un architecte danois, interprété par Claes Bang (The Square), réservé, rigide, rigoureux, ancré dans ses convictions artistiques, et qui refusera de se plier aux injonctions financières, politiques et technocratiques de la France, au point de voir son projet lui échapper peu à peu.
Au-delà de sa dimension documentaire et du soin accordé à la reconstitution du chantier, assez impressionnante, constituée à partir d’images d’archives animées , le film de Stéphane Demoustier prend très vite des allures de comédie, un peu satirique, parfois presque sarcastique, avec une poignée de personnages légèrement lunaires, qui viennent contrebalancer le sérieux des enjeux liés au projet architectural... le tout souligné par la musique mélancolique d'Olivier Marguerit, qui joue également dans le film.
Dans sa dernière partie, le film abandonne son ton léger pour aller vers quelque chose de plus dramatique, de plus sombre, tout en conservant sa veine satirique.
Un film qui permettra, en tout cas, de porter un éclairage nouveau sur ce monument parisien, symbole du début du second mandat de Mitterrand mais aussi du bicentenaire de la Révolution française.
❤❤❤
Durée : 1h46
Sortie en salle le 5 novembre 2025







