"Une bataille après l'autre" : un des meilleurs films de Thomas Anderson
Porté par DiCaprio et Sean Penn en grande forme, Une bataille après l'autre dresse un portrait furieux de l’Amérique contemporaine. Un régal !
On l’attendait, ce grand film américain de la rentrée. On craignait aussi d’être déçu, comme cela arrive parfois avec Paul Thomas Anderson. Mais cette fois, le réalisateur de There Will Be Blood (probablement son chef-d’œuvre à ce jour) est à la hauteur de sa réputation : il signe un thriller politique de haute volée qui s’impose déjà comme un sérieux candidat au titre de meilleur film de l’année.
On retrouve ici toute la fureur, l’énergie et la complexité qui traversent l’œuvre de Paul Thomas Anderson. Oubliez la légèreté nostalgique de Licorice Pizza : jamais le cinéaste n’a semblé aussi proche de Quentin Tarantino. Pendant plus de 2h30, (le film devait durait 3 heures dans une première version), le cinéaste raconte le destin d’une poignée de personnages aussi barrés que fascinants, dans un récit éclat,é aux ramifications multiples, mais qui retombe sur ses pattes au final avec une certaine virtuosité.
Après Inherent Vice, Anderson puise une nouvelle fois chez Thomas Pynchon, adaptant cette fois Vineland. Comme Ari Aster dans Eddington, il compose un portrait virulent de l’Amérique contemporaine, déchirée entre les résurgences du Black Power, les activistes venant ici en aide aux migrants, et la violence des suprémacistes blancs.
Au cœur de ce chaos, Leonardo DiCaprio, dans la peau d'un personnage haut en couleurs comme on l'a déjà vu chez Tarantino ou Scorsese, incarne un ancien activiste vivant dans la clandestinité, fringué façon Big Lebowski et qui va se lancer dans une quête désespérée pour sauver sa fille, recherchée à retrouver un militaire psychopathe interprété par un impressionnant Sean Penn, à la fois ridicule et terrifiant.
Foisonnant, labyrinthique, finalement assez difficile à résumer tant il regorge d’idées d'arcs narratifs, ce blockbuster épate par son propos, sa richesse, ses acteurs, sa mise en scène, offrant un plaisir de cinéma total. Asse rare dans une année de cinéma pour être signalé. Seul regret, le titre original (et en français) n'est vraiment pas terrible.
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