"Rendez-vous avec Pol Pot" : L'oeuvre de mémoire de Rithy Panh

Avec Rendez-vous avec Pol Pot, Rithy Panh continue de nourrir la mémoire de son pays, pour ne pas oublier le génocide de peuple Cambodgien... peut-être avec moins de brio que par le passé.

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Rithy Panh a consacré toute son œuvre à la mémoire de son pays, le Cambodge. On se souvient de S21, la machine de mort khmère rouge (2003) ou encore de L’image manquante (2013), film alternant images d’archives et statuettes de bois, pour raconter la violence du régime des Khmers rouges.

Dans Rendez-vous avec Pol Pot, inspiré du livre de la journaliste de guerre américaine Elizabeth Becker, Rithy Panh ajoute cette fois la fiction pour raconter le voyage entrepris par trois Français au Cambodge (devenu Kampuchéa démocratique), en 1976 sur l’invitation des instances dirigeantes du pays. Un trio composé d’un photographe (Cyril Gueï), d’une journaliste de terrain (Irène Jacob), et un intellectuel d'extrême gauche, ancien camarade de Pol Pot (Grégoire Colin).

 
Excités par l’envie de montrer la réussite de ce pays « sans riches ni pauvres », les trois Français vont découvrir, au fil de leur séjour, une réalité bien différente de celle qu’ils avaient imaginée. Sans cesse surveillés, il leur est impossible de filmer et d’interviewer n’importe qui. Pire encore, ils vont découvrir un peuple affamé, qui vit dans l’utopie et le mensonge.

Dans une forme toujours aussi singulière, le réalisateur propose un film pas totalement réussi, notamment dans sa partie fictionnelle, avec par moment une mise en scène bancale, et des situations trop figées et didactiques pour convaincre.

Pour celles et ceux qui ont vu les précédents films de Rithy Panh, et qui connaissent son engagement pour la mémoire de son pays et de sa famille, ce nouveau film n’apportera pas grand-chose de neuf. Pour les autres, ce sera l’occasion de se replonger dans cette page d’histoire bien peu glorieuse, celle des régimes communistes, qui, dans les années 70, ont tenté de masquer la réalité que vivait leur peuple, en créant une sorte d’idéal social factice, bien relayé par certains intellectuels, persuadés que le modèle social et économique de la Chine de Mao, et d'autres pays communistes de l’époque, était la réponse au capitalisme galopant et à la société de consommation.

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Durée  : 1h 52min  - En salle le 5 juin 2024

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