Tatami : deux femmes iraniennes prises en étau
A la fois thriller politique et mélodrame, Tatami évoque, avec une certaine efficacité, le sort de ces sportifs, hommes ou femmes, pris en otages par des régimes politiques totalitaires.
Tatami met en scène une judoka iranienne, favorite pour la médaille d’or aux championnats du monde. Accompagnée de Maryam, son entraîneuse, Leila se voit contrainte de déclarer forfait pour ne pas se retrouver en finale face à un Israélienne. Un cas de conscience se pose alors pour elle et celle qui l’accompagne : faut-il aller au bout de la compétition au risque que sa famille soit victime de représailles, de la part du gouvernement islamiste d’Iran ?
Tatami s’inspire de l’histoire vraie de plusieurs athlètes iraniennes, réfugiées politiques, qui ont bravé les lois du régime islamique pour porter une message de liberté et d’émancipation.
Coproduit par les États-Unis et l'Angleterre, tourné en quasi huis-clos, dans un noir et blanc austère, en format 4/3 qui rappellerait expressionniste allemand, le film est réalisé par l’actrice, Zar Amir Ebrahimi (les Nuits de Mashhad), et se présente comme une sorte de thriller à la portée politique évidente.
Malgré quelque défaut, – un récit un poil trop didactique, des choix de mise en scène pas toujours convaincants, notamment des scènes de judo longues et répétitives –, le film se révèle globalement assez efficace pour évoquer le sort de ces athlètes, qui, depuis des décennies, sont pris en otage par leur pays, des dictatures comme en Iran, et qui doivent à un moment donné faire un choix de vie cruel.
❤❤❤
Durée : 1h45min
Date de sortie en salles : 4 septembre 2024