Rapaces : un thriller prometteur mais décevant
Peter Dourountzis signe un thriller plutôt décevant, avec une intrigue convenue et des personnages assez peu intéressants. Dommage.
Avec Rapaces, Peter Dourountzis s’attaque à un sujet brûlant — la violence faite aux femmes — en l’enracinant dans l’univers du journalisme de faits divers. Un terrain qu’il choisit d’explorer à travers le duo formé par un père, journaliste aguerri chez Détective (Sami Bouajila), et sa fille Ava (Mallory Wanecque, révélée dans L’amour ouf), en stage àa rédac du magazine. Ensemble, ils se retrouvent à enquêter sur le meurtre d’une adolescente dans un coin paumé du Nord de la France.
Sur le papier, la promesse est alléchante : un polar noir, rural, tendu, vu sous l'angle de l'enquête journalistique de terrain. À l’écran, pourtant, le film peine à convaincre. L’intrigue avance mollement, avec un scénario maladroit, où les intrigues secondaires (souvent sans intérêt) desservent presque le rythme du film. Le personnage incarné par notre bon Darroussin en est l’exemple parfait. D’abord personnage important dans la première partie film, il disparait ensuite sans explication.
À cela s’ajoute une écriture trop appuyée : les personnages, qu’ils soient bons ou méchants, sont assez archétypaux, Les dialogues, surtout dans la première partie, sont sur-écrits, ave l'impression que l'on veut prémâcher le travail au spectateur.
Il faut pourtant reconnaître au films quelques réussites, à commencer par la scène du restaurant, qui s’impose comme le moment le plus fort du film. L’idée d’insérer l’univers des cibistes apporte également une touche d'originalité, avec un aspect documentaire plutôt bien vu. Mais ces bonnes intentions ne suffisent pas à sauver un ensemble trop moyen, à l’image de la dernière scène (ridicule) entre le père et la fille, digne téléfilm de France 3.
❤
Durée : 1h44
Date de sortie en salles : 2 juillet 2025