"Valeur sentimentale" : blessures et souvenirs d'enfance

Avec Valeur sentimentale, Joachim Trier poursuit son exploration sensible des liens familiaux. Dans l’intimité d’une maison, il signe un film délicat et profond, porté par une Renate Reinsve une nouvelle fois lumineuse.

Premier film très attendu de cette rentrée automnale 2025, Valeur sentimentale, le dernier opus de Joachim Trier, Grand Prix du Jury au Festival de Cannes, ne déçoit pas.

Dans une vaste et belle maison se retrouvent deux sœurs, Nora et Agnes, à l’occasion de l’enterrement de leur mère. Débarque alors leur père, cinéaste à la carrière longue comme le bras, qui a toujours privilégié son métier au détriment de ses filles, et qu’elles n’ont pas revu depuis des années. C’est au cœur de cette maison très typique – presque un personnage à part entière – que va se déployer l’histoire imaginée par Joachim Trier.

Le réalisateur met en lumière les relations complexes qui unissent ces deux sœurs à leur père. Renate Reinsve, déjà éblouissante dans Julie (en 12 chapitres), incarne une fois encore le personnage central d’un film profondément troublant, où la sensibilité du cinéaste s’exprime avec finesse et poésie, comme dans cette scène où Nora se remémore les moments de son enfance, écoutant à travers le poêle, les conversations et confessions des adultes à l’étage en dessous.

Explorant des thèmes universels tels que l’amour, le temps qui passe, les relations familiales ou encore la création, Valeur sentimentale aborde tous ces sujets avec une infinie délicatesse, dessinant des personnages complexes, tout en nuances, avec ici et là quelques touches d’humour bienvenues.
Un film peut-être pas aussi bouleversant que Julie (en 12 chapitres) mais en tout cas un très beau film.

❤❤❤

Durée : 2h13
Date de sortie en salles : 20 août 2025