La petite dernière : Hafsia Herzi signe un portrait sensible d’adolescente
Hafsia Herzi filme au plus près son personnage, dans un film sensible et délicat, mais parfois trop sage dans sa mise en scène.

Grosse sensation cannoise, La petite dernière de Hafsia Herzi arrive auréolée de critiques très élogieuses pour ce film adapté du roman à succès de Fatima Daas.
L’histoire raconte le parcours d’une lycéenne lesbienne et musulmane vivant en banlieue, qui va devoir faire son chemin afin de s’assumer et accepter sa condition. Pour cela, elle devra consentir à de nombreux efforts, s’ouvrir tant sur le plan sentimental que sexuel et social.
Pour ce nouveau film, la réalisatrice a choisi de filmer son personnage principal sans presque jamais la quitter, la suivant dans son apprentissage, ses rencontres et sa vie de famille, au point que les personnages secondaires restent en retrait et apparaissent finalement peu à l’écran.
Autre regret : le film se présente comme une suite de séquences sans évolution dramatique vraiment marquée.
Hafsia Herzi filme sa jeune actrice, Nadia Melliti, au plus près, multipliant les gros plans pour mieux saisir les gestes, les corps et les regards. Mais contrairement à certains films — ceux des frères Dardenne, par exemple, qui adoptent souvent ce parti-pris — j’ai rarement ressenti de fièvre ni d’urgence dans ce récit, qui m’a paru finalement assez lisse, trop sage dans sa mise en scène, malgré la singularité du sujet et de son personnage.
Malgré tout, le film se laisse regarder avec grand plaisir, d’abord pour la performance des acteurs, tous très bons, mais aussi pour la manière de traiter son sujet, évitant le piège des clichés sur la représentation de la banlieue.
❤❤❤
Durée : 1h47
Date de sortie en salles : le 22 octobre 2025







