Vu au cinéma en 2015 : épisode 5
Au programme, de petits films charmants mais déjà oubliés et de gros ratages dont on se souviendra encore longtemps... Bizarrement, la mémoire ne retient pas toujours les films qui nous ont parus les plus réussis.
Arnaud fait son 2ème film - Arnaud Viard
Arnaud a fait son premier film il y a 10 ans, Clara et moi, et comme beaucoup de jeunes réalisateurs, il a eu bien du mal de faire le second. C'est dans ce même film qu'il raconte ses galères, mais aussi ses joies, ses peines, ses doutes... ça ressemble à une sorte de mise en abyme, de faux journal intime en forme de psychanalyse ou se mêlent faux et vrais personnages comme le producteur Christophe Rossignon. C’est plutôt drôle, léger, orignal, ça en dit pas mal sur les dessous du cinéma et en plus on y retrouve une Irène Jacob comme on l’a rarement vue au cinéma. [7.0]
Broadway Therapy - Peter Bogdanovich
Ça a le goût, la forme, la couleur, les ingrédients d’un film de Woody Allen, mais pourtant ça n’a rien à voir. Cette comédie new yorkaise du revenant Peter Bogdanovich, malgré les efforts qu’elle déploie, n’est jamais vraiment drôle. On sourira par moments face à cette avalanche bons mots, de quiproquos et de situations théâtrales. Les acteurs sont très sympas, Owen Wilson en tête, ils en font des tonnes pour nous séduire, mais la sauce de ce vaudeville ne prend jamais. Dommage car on avait envie. [5.0]
Jamais de la vie - Pierre Jolivet
On appelle ça un polar social. Et Jolivet en est un peu le spécialiste en France. Ici, il donne un rôle taillé sur mesure à Olivier Gourmet qui campe un veilleur de nuit fatigué, solitaire, mais droit dans ses bottes. Avec Valérie Bonneton à ses côtés dans le rôle de l’employé ultra-lucide de Pôle Emploi, il doit faire face à la crise mais aussi à ses collègues embringués dans des trafics. Un film très classique dans la forme et dans le fond, mais un film solide qui évite les bons sentiments et qui nous fera passer un bien agréable moment. [7.5]
Partisan - Ariel Kleiman
Mais que vient faire Vincent Cassel dans ce tout petit film signé d’un jeune réalisateur australien ? Mystère. Une chose est sûre, le film repose essentiellement sur lui pour la bonne et simple raison qu’il n’y pas grand chose à se mettre sous la dent dans cette pauvre réalisation. On navigue donc un peu à l’aveugle dans une histoire où l’on suit la vie d’une communauté de femmes et d’enfants dirigée d’une poigne de fer par un homme qui conditionne des enfants pour qu’ils exécutent des contrats. Malgré une idée plutôt originale, le film ne décolle jamais, l’histoire est beaucoup trop opaque et les personnages beaucoup trop inconsistants pour qu’on s’y attache vraiment. [4.0]
Valley Of love – Guillaume Nicloux
On attendait forcément beaucoup du duo Depardieu / Huppert depuis leur prestation mémorable du tout aussi mémorable Loulou de Pialat. Côté Depardieu, on n’est pas déçu. Le gros Gégé fait le taf avec un personnage en roue libre comme on les aime. Il râle , il grogne, il transpire, il a chaud… il est parfait dans ce rôle de composition. En revanche, Isabelle Huppert retrouve ses sales tics de dépressive et ça devient tout de suite très vite agaçant. Et puis il y a surtout cette histoire de retrouvailles organisées par un fils mort à laquelle on ne croit jamais vraiment. Les dialogues, globalement assez pauvres, et les situations trop artificielles suscitent plus l’ennui qu’autre chose. Seule note de consolation, la mise en scène de Nicloux est plutôt belle et met parfaitement bien en valeur les décors très cinématographiques cette région du Monde. [3.5]