La petite menteuse de Pascale Robert-Diard
Pour son premier roman, La petite menteuse, Pascale Robert-Diard, chroniqueuse judiciaire au Monde, nous plonge dans les méandres d'une affaire judiciaire pleine de complexité et de faux-semblants. Captivant.
Le titre ne laisse aucune ambiguïté quant au contenu du récit. Dès le départ on sait qu’une fille a menti, qu’elle a accusé un homme de l’avoir violée. Pourquoi a-t-elle fait ça ? Pourquoi cet homme ? Quelles ont été les mécanismes qui ont fait qu’un jury sur la foi du simple témoignage d’une adolescente puisse condamner, sans preuve, un homme. C’est tout l’intérêt du roman imaginé par Pascale Robert-Diard.
Chroniqueuse judiciaire pour le journal Le Monde, la journaliste propose un roman habillement construit, montrant comment tout un système judiciaire peut se tromper, comment un jury peut se retrouver berné dans une affaire comme celle-ci.
Le récit est raconté du point de vue de l’avocate de l’adolescente, Alice Keridreux, qui doit défendre la Lisa Charvet, une adolescente de 15 ans, dans un procès en appel où un certain Marco Lange, ouvrier accusé de viol par Lisa.
Clair, efficace, sans jouer sur les émotions faciles, le roman se lit vite et avec intérêt, montrant bien toutes les ficelles et les failles du système judiciaire. On sent que l’autrice connaît parfaitement ce monde des tribunaux, des salles d’audience, les rapports entre les juges, les avocats et leurs clients, la manière dont est vécu un procès par les accusées, les plaignants, les membres du jury.
Pascal Robert-Diard dissèque également la psychologie d’une adolescente en manque de repères, dont le corps est déjà celui d’une femme et qui soumise au regard insistant des jeunes de son âge et des hommes.
Un roman que montre bien toute la difficulté de juger une telle affaire où les choses sont beaucoup plus complexes qu’elles n’y paraissent.
❤❤❤
L’iconoclaste - 216 pages – 20,00 € / 14,99 € - 18 août 2022