"Mandibules" : une mouche qui peine à prendre son envol
Après Le Daim, nouvelle déception pour Quentin Dupieux, qui signe avec Mandibules un film lourd, répétitif et qui parait bien long malgré ses 1h17.
Déjà Le Daim, précédent film de Quentin Dupieux, m’avait laissé sur ma faim, je n’y retrouvais pas ce que j’avais aimé dans ses films plus anciens (Réalité, Au Poste...), ce mélange d’absurde et de minimalisme qui fonctionnait si bien il y a quelques années mais qui tournait un peu à vide dans Le Daim, un film sans grande inspiration.
Quentin Dupieux tourne vite avec de moyens réduits, enchainant les films, en laissant de plus en plus l’impression d’écrire ses histoires un peu trop vite aussi. En attendant Incroyable mais vrai, son prochain film (avec Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel) déjà annoncé pour 2021, retour sur Mandibules qui confirme malheureusement que Quentin Dupieux a perdu le Mojo, car une fois encore c’est très décevant.
Ce buddy-movie qui nous entraine sur les traces de deux crétins qui on décidé d’élever une mouche géante pour se faire du fric ne décolle jamais. Pire, elle ennuie, elle agace très vite. Les dialogues sont lourds, peu inspirés et répétitifs. La potacherie bébête semble avoir pris le pas sur l’absurde et le non-sens dans l'univers de Dupieux. Grégoire Ludig et David Marsais en Dumb et Dumber frenchy sont très vite lassants, bien loin de valoir les deux dingos de Steak - Eric et Ramsy, qui avaient un potentiel comique bien supérieur à celui des deux gars du Palma show. Quant à Adèle Exarchopoulos qui hurle ses dialogues en zozotant, c'est aussi une fausse bonne idée, rendant ses passages à l’écran assez pénible.
Reste le sens du cadre et de la mise en scène de Dupieux, les décors de bord de mer du côté de Cavalaire-sur-Mer, et puis surtout cette mouche, finalement assez sympathique, pour nous faire oublier un film trop bâclé dans son écriture pour séduire.